Ce Requiem si noble et puissant exige à certains moments des éclats grandioses, parfois même une sorte de violence, mais rien d'écrasant ni de dur. Jamais »
Michel Corboz
Le Requiem Allemand, achevé en 1868, est le fruit d'une longue période de maturation commencée en 1857. Alors que le Requiem latin est une prière pour la paix des défunts que menacent les terreurs du Jugement Dernier, les paroles choisies par Brahms, dans les versets de la traduction de la Bible par Martin Luther, sont destinées aux vivants : la fin de l'existence terrestre, loin d'être redoutée, apporte la paix et la délivrance de toutes peines et soucis. Son œuvre s'adresse à l'humanité entière.
Le 1er mouvement « Heureux les affligés » (Selig sind) évoque cet état d'âme du sourire-à travers-les-larmes ; Brahms était un admirateur de Bach et emploie, dans ce mouvement, une orchestration assez proche de celle utilisée dans la Cantate « Actus Tragicus ».
Le 2ème mouvement « Car toute chair » (Denn alles Fleisch) contraste fortement avec le premier par l'introduction de timbres brillants (clarinette, trompette, piccolo) par-dessus des cordes jouant pianissimo avec la sourdine.
Le 3ème mouvement « Seigneur apprends-moi » (Herr, lehre doch mich) se caractérise par un émouvant dialogue entre le baryton solo et les chœurs et se termine par une imposante fugue rythmée de façon insistante à la timbale.
Le 4ème mouvement « Aimables sont Tes tabernacles » (Wie lieblich sind) instaure une grande sérénité, figurant le Paradis. Brahms l'a sans doute composé en pensant, avec tendresse, à sa mère disparue.
Le 5ème mouvement « Vous aussi, à présent, vous connaissez » (Ihr habt nun Traurigkeit) comporte une des plus beaux solos de soprano que Brahms ait écrit.
Le 6ème mouvement « Car nous n'avons ici ... » (Denn wir haben hie ...) introduit à nouveau le baryton ; Brahms évite la vision d'horreur du Jugement Dernier pour lui substituer un message de triomphe « La mort est engloutie dans la victoire ». Le mouvement s'achève dans une double fugue d'une très grande force, faisant songer à certaines morceaux de Haendel.
Le dernier mouvement « Heureux sont les morts » (Selig sind die Toten) retrouve l'esprit du premier mouvement et se conclue même sur les mêmes thèmes de conclusion. C'est ce qui fait que le « Requiem Allemand » présente un caractère unifié et monumental.
ce chef-d’œuvre absolu de la musique sacrée, Brahms a mis tous ses questionnements sur la vie et la mort, toute sa frayeur et sa confiance. C’est une prière qui commence et s’achève par une Béatitude, en passant par de gigantesques fugues et un solo de soprano d’une grâce infinie comme la caresse d’une mère…
Ce Requiem si noble et puissant exige à certains moments des éclats grandioses, parfois même une sorte de violence, mais rien d’écrasant ni de dur. Jamais »
Michel Corboz
Le Requiem Allemand, achevé en 1868, est le fruit d’une longue période de maturation commencée en 1857. Alors que le Requiem latin est une prière pour la paix des défunts que menacent les terreurs du Jugement Dernier, les paroles choisies par Brahms, dans les versets de la traduction de la Bible par Martin Luther, sont destinées aux vivants : la fin de l’existence terrestre, loin d’être redoutée, apporte la paix et la délivrance de toutes peines et soucis. Son œuvre s’adresse à l’humanité entière.
Le 1er mouvement « Heureux les affligés » (Selig sind) évoque cet état d’âme du sourire-à travers-les-larmes ; Brahms était un admirateur de Bach et emploie, dans ce mouvement, une orchestration assez proche de celle utilisée dans la Cantate « Actus Tragicus ».
Le 2ème mouvement « Car toute chair » (Denn alles Fleisch) contraste fortement avec le premier par l’introduction de timbres brillants (clarinette, trompette, piccolo) par-dessus des cordes jouant pianissimo avec la sourdine.
Le 3ème mouvement « Seigneur apprends-moi » (Herr, lehre doch mich) se caractérise par un émouvant dialogue entre le baryton solo et les chœurs et se termine par une imposante fugue rythmée de façon insistante à la timbale.
Le 4ème mouvement « Aimables sont Tes tabernacles » (Wie lieblich sind) instaure une grande sérénité, figurant le Paradis. Brahms l’a sans doute composé en pensant, avec tendresse, à sa mère disparue.
Le 5ème mouvement « Vous aussi, à présent, vous connaissez » (Ihr habt nun Traurigkeit) comporte une des plus beaux solos de soprano que Brahms ait écrit.
Le 6ème mouvement « Car nous n’avons ici … » (Denn wir haben hie …) introduit à nouveau le baryton ; Brahms évite la vision d’horreur du Jugement Dernier pour lui substituer un message de triomphe « La mort est engloutie dans la victoire ». Le mouvement s’achève dans une double fugue d’une très grande force, faisant songer à certaines morceaux de Haendel.
Le dernier mouvement « Heureux sont les morts » (Selig sind die Toten) retrouve l’esprit du premier mouvement et se conclue même sur les mêmes thèmes de conclusion. C’est ce qui fait que le « Requiem Allemand » présente un caractère unifié et monumental.