Technique vocale

 
  • Pour les exercices d'intonation
  • Pour les exercices d'audition
  • Pour développer l'audition intérieure
  • Pour développer l'oreille polyphonique
Exercez-vous !
 

D'où les notes tiennent-elles leur nom ?

Elles le doivent au moine toscan Guido d'AREZZO (Xème siècle) qui, par son génie, a rendu possible de fixer la hauteur exacte des sons et de leur donner un nom, en prenant la première syllabe des sept premiers vers de cet hymne à saint Jean :

UTqueant laxis Afin que tes serviteurs puissent chanter avec des voies.
En 1673, l'Italien BONONCINI remplaça "UT" par "DO", mais l'écriture en UT est encore ut...ilisée
REsonare fibris

Libéré le caractère admirable de tes actions, ôte, Saint-Jean, le pêché de leur lèvres souillées

 

MIra gestorum
FAmuli tuorum
SOLve polluti
LAbii reaturn
Sancte Iovanni
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
En Angleterre, La, Si, Do, Ré, Mi, Fa, Sol deviennent respectivement A, B, C, D, E, F, G. Particularité d'insulaires ?

C'est encore plus bizarre en Allemagne : A, B, C, D, E, F, G correspondent respectivement à La, Si bémol, Do, Ré, Mi, Fa Sol, Si !

La voix et, par conséquent, le chant sont produits dans le cadre d'une machinerie très sophistiquée composée de trois compartiments: l'appareil respiratoire (il sert de soufflerie), le larynx et les cordes vocales (ils jouent le rôle de vibrateur) et, enfin, l'espace compris entre la bouche, les fosses nasales et l'arrière-gorge (c'est le résonateur). La voix est produite pendant l'expiration. "Envoyé" par les cordes vocales, le son est transformé lors de son long voyage à travers les nombreuses cavités de résonance. C'est ainsi que sont formés un timbre et une tonalité particulière.
La voix est également déterminée par la longueur des cordes vocales: elles mesurent de 20 à 35 mm chez l'homme contre 15 à 20 mm chez la femme. Sauf exception, les voix féminines sont donc plus aiguës. L'intensité de la voix est liée à la puissance du souffle respiratoire. Mieux et plus profondément on respire, plus fort pourra-t-on chanter et "s'époumoner".

Grand opéra

120dB et plus. Salles de 30.000 m3 ou plus. Équivaut au bruit émis à 25 mètres par un avion au décollage, le tonnerre, une explosion de plastic ou une moto à échappement libre.

Opéra

De 110 à 120dB. Salles de 16.000 à 30.000 m3. Équivaut au bruit émis par un avion à quelques mètres ou un orchestre "pop" (avec des pointes à 130!).

Opéra-comique

De 100 à 110dB. Salles de 10.000 à 16.000 m3. Équivaut au bruit émis par un avion à quelques mètres, un atelier de chaudronnerie, le rivetage, la circulation routière ou l'intérieur d'un autobus.

Opérette

De 90 à 100dB. Salles de 7.000 à 10.000 m3. Équivaut au bruit émis par le rugissement du lion à quelques mètres, par un camion ou par un mixer à 50 cm.

De salon

De 80 à 90dB. Salles de moins de 7.000 m3. Équivaut au bruit émis par une rue très active, un klaxon à 4 mètres ou une motocyclette (à 100 km/h !).

Banale ou de micro

moins de 80dB. Chanteurs de variétés de type confidentiel.

Signalons en passant qu'une conversation courante émet en moyenne 60dB, une auto peu bruyante, 50, une rue calme, un tic-tac de montre (mécanique !), 40, un chuchotement, 20 et que le bruissement des feuilles dans la brise en donne 10.

Dans notre quête inlassable de la quintessence métaphysique du chant choral, nous avons résolu d'étudier, en un quadriptyque définitif les sous espèces de l' "homo cantor" et de la "femina cantrix" qui ornent nos phalanges.

C'est en effet le propre de notre activité favorite de classer les individus en catégories presque raciales, souvent arbitraires.

Est-on conscient de la responsabilité de celui qui, ce faisant, oriente un rapport à la musique, voire à la vie ?

Ainsi, selon que le chef aura dévolu telle oie blanche au pupitre des sopranos ou des altos, le baryton tapi à l'arrière du chœur en verra soit le profil divin soit le postérieur disgracieux (ou inversement) : par les mystères de l'alchimie hormonale, cela le conduira dans le premier cas à fonder avec elle un foyer chrétien, ou, dans le second, le détournera à jamais de toute tentation charnelle pour le vouer à la vie monacale.

Par Gustave, extrait de Chœur Magazine (A Chœur Joie Belgique)- Décembre 1997

Face à la perspective d'évoquer un sujet aussi vaste et multiforme que celui de l'homo cantor aborigène des portées supérieures de la clef de sol, communément appelé ténor, le chroniqueur se sent paralysé par l'étroitesse de ses moyens. L'architecte de la pyramide de Kheops à la pose de la première pierre et l'employé du gaz inopinément admis dans la couche de Cindy Crawford ont dû éprouver d'assez proches sensations.

A tout seigneur, tout honneur, commençons donc par la soprano.

Savez-vous, estimé lecteur, comment Chaplin a commencé sa carrière ? Dans un obscur théâtre de Winnipeg, à cracher des morceaux de biscuit et arroser d'oranges pourries une énorme soprano pommadée, occupée à chanter un lied de Schubert. Charlot allait certes faire plus fin par la suite, mais il révélait ainsi le ridicule archétype de la soprano, qu'Hergé montrait aussi dans la Castafiore.

Tâche bien délicate que celle d'illustrer la quatrième dimension de notre univers choral.

Allions-nous éluder l'exercice ou délaisser le picrate pour tremper notre plume dans quelque liquide plus mielleux ? Les avis étaient partagés dans les rangs de nos détracteurs, dont d'aucuns avaient subodoré chez nous des accointances avec ce pupitre d'élite. A tort évidemment, car notre possible indulgence, encore bien incertaine aux premières lignes de cette page, ne pourrait relever que du sens de cette justice immanente que nous avons vocation d'incarner, et non d'un quelconque sentiment d'appartenance.

Voici bientôt vingt ans, choriste néophyte, nous participions à notre premier vrai concert, et nos yeux innocents découvraient par la même occasion notre premier spécimen d'alto soliste. Nous tairons le nom de cette robuste musicienne qui fait entre Liège et Namur la fierté de l'art vocal mosan. La quarantaine opulente, une tignasse noire qui l'était tout autant, et sur la lippe et les bajoues les indices d'une pilosité florissante que le rasoir ne suffisait plus à celer : c'était là notre première rencontre de toute la plénitude de ce pupitre fascinant, et qui impressionna en tout cas le jouvenceau que nous étions alors.